Frantières
Auteur : Ditno83
Date : Juillet 2020 (photos prises en 12/2020)
Ditno83
Cette fresque fait partie de la première édition du « Jam Etend’Art » de Calais. 
Elle est l’œuvre de Ditno83, un artiste basé en Normandie que je découvre ici. 
Au départ, l’artiste signait « Nodit » (en référence à Non-Dit), puis à inversé son nom et ajouté son millésime de naissance lorsqu’il s’est mis à exposer en galerie. 
Si parfois les artistes laissent libre cours au spectateur pour interpréter leurs œuvres, Ditno83 explique en détaille ce qu’il a voulu dire :  
« J’essaie toujours de donner un sens à mes œuvres et être invité sur Calais a suscité une réflexion. L’’un des premiers trucs qui m’ait parlé, ce fut la notion de frontières : je sais que c’est un sujet très sensible ici. On a la notion de frontières avec le côté sociétal, le côté maritime… La disposition des murs des maisons sur lesquels j’ai peint, le fait qu’ils soient espacés, ça m’a imposé un raisonnement. Il fallait qu’il y ait une continuité dans l’œuvre mais que chacune puisse vivre indépendamment les unes des autres. En regardant les quatre façades, tout de suite m’est apparue la notion d’horizon et j’ai par conséquent voulu travailler sur cet aspect de frontières avec, au bas, une partie en noir et blanc avec des lettrages : ma série Accumulations. Mon but était d’écrire mon nom avec les cinq lettres qui le composent (D-I-T-N-O) de la façon la plus stylisée possible : c’est vraiment la quête du graffiti et je sature l’espace comme ça depuis une quinzaine d’années sur toiles, sur murs. C’est ma recherche à moi, et le jeu pour les gens est d’arriver à reconnaître les lettres… C’est un exercice qui est peut-être difficile au départ, soit, mais dès qu’on prend le coup à en reconnaître deux ou trois, on peut distinguer des centaines de lettres différentes… C’est un peu le but et la distinction est suggestive. Il y’a également une certaine notion de perte dans l’espace.  
En haut, sur la partie bleue, vous découvrirez ma série intitulée Traces. La base de mon travail est de laisser une trace de notre passage sur terre et le fait d’aller chercher les lettres, de laisser sa trace, ça induit les gens. La frontière avec l’horizon, je l’ai matérialisée avec un bleu composé d’un mix de plusieurs bleus. Ma quête était d’arriver à une notion de profondeur et d’éternité, et l’intérêt de ce bleu est qu’à tout moment de la journée, vous pourrez voir, selon l’exposition du soleil, un bleu extrêmement lumineux le matin qui va évoluer tout au long des heures jusqu’à ce que le soleil se couche. On reprend cette notion de ligne d’horizon au bord des plages calaisiennes. La démarche était vraiment de marquer l’Homme, la frontière, et l’éternité.
» (Terre d’Opale Habitat)