Le mur du Shakirail s’est trouvé un nouveau locataire en la personne de Kabrit, un artiste que je découvre ici.
Kabrit est libanais, il vit à Paris depuis 2018 mais retourne fréquemment au Liban. C’est est un artiste visuel multidisciplinaire dont le travail oscille entre peinture murale, animation et mapping vidéo. La diversité de ses médiums lui permet d'aborder les multiples facettes de ses sujets de prédilection, qui s'articulent principalement autour de thèmes humanistes contemporains.
Il commente cette fresque comme suit :
« Cette fresque a été réalisée à l’issue de ma résidence temporaire au Shakirail, qui s’est déroulée durant le premier trimestre 2025. Elle s’inspire du projet intitulé Kabrit Industries, auquel j’ai consacré cette période. Ce projet imagine une industrie fictive de boîtes d’allumettes et explore cet objet – a priori anodin – ainsi que le lien qu’il permet de tisser avec nos histoires et nos mémoires.
Il prend la forme d’une série de gravures qui abordent les corrélations entre la révolution industrielle, la période coloniale du début du XXe siècle dans la région ASOAN (Asie du Sud-Ouest et Afrique du Nord), et le conditionnement postcolonial et néolibéral de ces pays. En m’appuyant sur les codes graphiques des boîtes d’allumettes de cette époque, j’ai détourné ces visuels pour créer de nouveaux emballages, porteurs d’écologie et de récits de résistance à la colonisation.
Ces récits visent à proposer un regard critique sur l’effacement volontaire des identités locales – intimement liées à leur environnement – à travers la normalisation des écocides dans ces régions du monde. ».