Grégoire Gawra est né en 1954 dans la vallée de la Fensch, à Nilvange pour être précis. Fils d’un ouvrier métallurgiste venu d’Ukraine, Greg Gawra s’est forgé un solide caractère qui a fait de lui un « gastronome pratiquant et un épicurien convaincu », mais aussi un artiste peintre portraitiste muraliste.
Portraitiste de formation, Greg Gawra a fait ses armes sur la place du Tertre. Mais très rapidement il est revenu dans sa Lorraine natale, dans ce pays qui a tant donné à la sidérurgie.
Ce libertaire anarchisant avec une tendance prononcée à l’humanisme, ce personnage à la personnalité colorée a décidé, il y a un peu plus de trente ans, de rendre la gaieté à des murs enlaidis par la fumée des usines. Il s’agissait de raconter l’Histoire des « gens de peu », de ces gens des mines ou des champs qui on contribué à façonner l’Histoire de la vallée de la Fensch, la vallée des anges (presque tous les noms des communes de la vallée se terminent par « ange »).
Sur une vingtaine d’années, il a troqué son chevalet pour des pignons ou des façades de sa ville natale, mais aussi des villes alentours, Fameck, Hayange, Florange ou Algrange. La majeure partie de son œuvre se trouve donc dans la vallée, ou dans un périmètre rapproché en Moselle – et une en Meurthe-et-Moselle. J’ai cependant réussi à trouver deux fresques éloignées de ses bases, une dans la Marne, une autre dans le Pas-de-Calais.
La présence dans ses fresques d’hommes de femmes et d’enfants a une grande importance dans ses œuvres. Les personnages sont le plus souvent (tout le temps ?) des « vrais » gens de la ville qui accueille la fresque, et ils sont souvent en grand nombre – jusqu’à 128 sur la fresque d’Algrange.
Depuis 2000, je ne lui connais pas de nouvelles réalisations murales. Bien qu’ayant maintenant 20 à 30 ans d’âge, je ne crois pas qu’une seule de ses réalisations mosellanes ait disparue, mais certaines ont été pas mal dégradées par le temps. Depuis 2010, Greg Gawra essaye de rénover le maximum de fresques, mais il ne semble pas être très soutenu. A ma connaissance il en a rénové six entre 2010 et 2013, et il semble bien qu’il souhaite aller plus loin.
Peut-on parler ici de street-art ? Peu importe, il s'agit bien d'Art teinté d'humanisme. J'adore !